Évolution du transport jusqu’en 2040: la Confédération a élaboré une stratégie

Mardi, 10.10.2017
Le Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a élaboré une stratégie sur l'avenir de la mobilité en Suisse. Celle-ci définit des objectifs pour la gestion de la forte augmentation du trafic que la croissance démographique et économique continue laisse entrevoir. Selon cette stratégie, le développement de la route et du rail ne permettra pas à lui seul d’absorber la hausse attendue. Il convient donc de privilégier les mesures opérationnelles, telles que la tarification de la mobilité, au lieu d’intensifier le réseau de transport.

Vu le manque d’espace et de moyens financiers à disposition, le réseau de transport ne peut être développé à volonté. De plus, le fait qu’aujourd’hui déjà de nombreuses personnes restent coincées dans un embouteillage ou debout dans le train aux heures de pointe s’explique davantage par un taux d’utilisation très inégal que par une capacité trop limitée. C’est pourquoi le DETEC confirme dans sa stratégie «Avenir de la mobilité en Suisse» son intention de tarifer la mobilité, en vue de canaliser la demande (cf. notre news).

Selon la stratégie du DETEC, la Confédération a aussi besoin de nouvelles sources de revenus. En effet, malgré la hausse du trafic, les recettes de l’impôt sur les huiles minérales s’amenuisent, car les véhicules consomment de moins en moins de carburant. Afin de se procurer une source d’argent supplémentaire, le DETEC compte donc introduire des taxes pour chaque kilomètre parcouru, sur tout le territoire et indépendamment du moyen de transport.  

La stratégie prévoit également que les usagers des transports supportent davantage les coûts qu’ils engendrent, conformément au principe du pollueur-payeur. La Confédération souhaite qu’outre les coûts internes (essence ou billet de train, p. ex.), les coûts externes (bruit de la circulation ou accidents de la route, p. ex.) soient mieux pris en considération. L’étude «Coûts et bénéfices externes des transports en Suisse» de l’Office fédéral du développement territorial (ARE) indique en effet que quelque soit le mode de transport, la collectivité prend en charge une part considérable des coûts induits par les atteintes à l’environnement et à la santé ainsi que par les accidents.

À l’avenir, hormis la croissance du trafic calculée par le scénario de référence des «Perspectives d’évolution du transport 2040», on peut s’attendre à une modification des besoins en mobilité et de l’offre de transport. Le DETEC écrit dans sa stratégie qu’il est difficile de prévoir comment, par exemple, les véhicules autonomes vont influencer les besoins des usagers et la demande. De même, on ne sait pas encore si du point de vue des objectifs du développement du territoire et de la mobilité les nouvelles technologies sont une partie de la solution ou du problème. Selon sa stratégie, le DETEC entend suivre attentivement les innovations pour édicter à temps de nouvelles lois et saisir les opportunités.

Les nouvelles technologies ne sont toutefois pas sans risque. Ainsi, la question de savoir qui est responsable en cas d’accident impliquant un véhicule autonome n’est pas encore entièrement résolue (cf. notre news). Pour augmenter la sécurité, le DETEC souhaite publier les données enregistrées par les véhicules autonomes, ce qui pose un nouveau problème pour la protection des données (cf. rapport du Tagesanzeiger).

Enfin, la stratégie explique que les nouvelles offres telles que l’autopartage ou l’organisation de possibilités de covoiturage via des applications gomment à vue d’œil la frontière entre trafic individuel et transports publics, ce qui nécessite une redéfinition du service public de la part des politiques (cf. rapport Forum du développement territorial, p. 8).

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