Le plan directeur cantonal jurassien prévoit une croissance modérée pour les pôles urbains tandis que les villages – qui actuellement perdent presque tous des habitants – ont un objectif démographique zéro. En réaffectant une partie du produit du prélèvement de la plus-value en faveur de la réhabilitation de l’habitat dans les centres anciens, le canton entretient une forme de solidarité entre les centres urbains en croissance et les villages.
Peuvent bénéficier de cette manne tous les bâtiments situés à l’intérieur des périmètres de protection A et B des villages inscrits à l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) et aussi ceux d’importance régionale ou locale pour autant qu’un un nouvel appartement au minimum y soit créé. La commune concernée doit cependant également mettre la main au porte-monnaie.
Concrètement le soutien financier du canton se montera entre 3'000 et 10'000 francs par bâtiment réhabilité si la commune accorde de son côté au moins 3'000 francs. Les communes sont invitées à élaborer un règlement spécifique qui fixe les montants alloués et les critères d’attribution.
Si l’expérience est concluante et que les montants disponibles sur le fonds cantonal de compensation de la plus-value sont suffisants, l’ordonnance établie par le Gouvernement cantonal prévoit que ce soutien financier soit étendu à l’ensemble des communes jurassiennes dès 2025.
Le canton du Jura n’en est pas à son coup d’essai en matière d’encouragement à la réhabilitation de l’habitat dans les centres anciens. Entre 2009 et 2012, une vingtaine de bâtiments à Porrentruy et Fontenais avaient été transformés avec une aide financière des communes et du canton dans le cadre d’un projet modèle pour un développement territorial durable mené en partenariat avec l’Office fédéral du développement territorial ARE. Le canton poursuit sa politique en la matière sur la base du bilan de cette réalisation. Des informations détaillées sur cette expérience pilote sont disponibles sur densipedia.
