Publication du Plan d’action Biodiversité

Mardi, 14.11.2017
Au terme de cinq ans de labeur – soit trois de plus que prévu – le Conseil fédéral a publié son plan d’action relatif à la stratégie de la biodiversité. Dans ce dernier, la Confédération présente la façon dont elle entend atteindre les objectifs de la «Stratégie Biodiversité» de 2012. Peu avant la publication, décontenancées par la lenteur de la procédure, les organisations environnementales ont publié leur propre plan d’action. Les deux plans comprennent un catalogue de 26 mesures visant à maintenir notre biodiversité.

En Suisse, la biodiversité s’amenuise. C’est pourquoi, la Confédération a approuvé en 2012 la «Stratégie Biodiversité Suisse». Elle a mandaté l’Office fédéral de l’environnement OFEV  d’élaborer d’ici 2014 un «Plan d’action Stratégie Biodiversité Suisse». Une première mouture a vu le jour à la fin de l’année 2013, résultat de la concertation de 650 spécialistes issus de 250 organisations et associations. En 2015, étant donné l’importance de la contribution des cantons en termes de finances, de personnel et de temps pour la mise en œuvre des mesures prévues, la Confédération leur a soumis son plan d’action dans le cadre d’une consultation préalable (cf. «Consultation préalable Catalogue de mesures du Plan d'action»). Elle l’a ensuite remanié.   

Assainir, mettre en réseau, sensibiliser

Le plan d’action approuvé en septembre dernier comprend 26 mesures. Comme le relève le communiqué de presse de la Confédération, la biodiversité doit être favorisée de façon directe et indirecte. Le développement direct passe, par exemple, par l’assainissement, la revalorisation et la mise en réseau des marais et des prairies sèches. Quant au développement indirect, il vise par certaines mesures à faire un lien entre la politique en matière de biodiversité et d’autres domaines politiques de la Confédération (comme l’urbanisation, les infrastructures), afin que la biodiversité devienne un critère de décision plus important. D’autres mesures prévoient de sensibiliser davantage encore la société à l’utilité de la biodiversité.   

En outre, le plan d’action prévoit la mise en œuvre de projets pilotes destinés à récolter des expériences dans le but d’assurer et de favoriser la biodiversité de manière efficace.

Selon le plan d’action, la mise en œuvre des mesures se déroulera par étapes. La première phase est prévue pour les années 2017 à 2023 et la seconde de 2014 à 2027.

Le plan d'action se faisant attendre, la Confédération a décidé, en 2016, d’introduire des mesures d’urgence afin d’améliorer la qualité des biotopes d’importance  nationale (cf. notre news). Pour la première phase, la Confédération et les cantons participent aux mesures d’urgence à hauteur de 135 millions de francs chaque année. Le financement des autres mesures doit être assuré par le budget existant, dont le plan d’action rappelle les limites: «La situation budgétaire tendue de la Confédération et des cantons et leurs efforts d’économie limitent fortement la possibilité d’allouer des ressources financières ou humaines à l’amélioration de l’état de l’environnement, a fortiori avec une garantie à long terme».

Le plan d’action des organisations environnementales

Le plan d’action de la Confédération tardant à être publié, des organisations environnementales telles que BirdLife Suisse, Pronatura et le WWF suisse ont décidé, en 2017, d’éditer leur propre «Plan d’action Biodiversité». Celui-ci se base sur le projet présenté en 2013 dans le cadre du vaste processus participatif. Leur plan d’action comprend 26 «mesures d’urgence», la première étant de garantir et d’encourager la biodiversité par le biais de l’aménagement du territoire. Plans directeurs et plans d’affectation devraient en effet destiner des surfaces privilégiées à la biodiversité.

Les organisations environnementales se sont montrées très critiques face au plan d’action de la Confédération. Pour elles, les moyens supplémentaires mis à disposition sont, certes, plus que nécessaires mais insuffisants pour la mise en œuvre des mesures même les plus urgentes (cf. communiqué de presse).

En Suisse, la biodiversité s’appauvrit, comme l’a démontré l’étude «Biodiversité en Suisse: état et évolution» de l’OFEV (juillet 2017). Selon elle, près de la moitié des milieux naturels et plus d’un tiers des espèces animales et végétales en Suisse sont menacés (cf. notre news).

Renforcer la protection des marais et des biotopes

Fait réjouissant: à  la fin du mois de septembre, le Conseil fédéral a approuvé la révision des inventaires des biotopes et des sites marécageux protégés au niveau fédéral. Par cette révision, la surface totale des zones inscrites dans les inventaires gagne 16'000 hectares et couvre désormais 2,2% du territoire national (cf. communiqué de presse).

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