«Mobility Pricing»: le canton de Zoug participe à une analyse d’efficacité

Vendredi, 07.07.2017
Aux heures de pointe, les routes et les trains sont surchargés. Pourtant, la demande est en constante augmentation. La Confédération ainsi qu'un grand nombre de cantons estiment que la redevance liée à l’utilisation des transports ou «Mobility Princing» pourrait constituer une solution intéressante. Passer à l’acte nécessite cependant un certain courage. Seul le canton de Zoug s’est déclaré prêt à approfondir la question de la tarification de la mobilité en collaboration avec la Confédération. Mais plutôt que d’un essai pilote concret, il s’agira d’une analyse d’efficacité théorique.

«Mobility Pricing» ou la tarification de la mobilité pourrait contribuer à une meilleure gestion du volume du trafic selon des critères horaires. Cette redevance se base sur le principe du pollueur-payeur. L’utilisation des routes et du rail serait plus onéreuse aux heures de pointe et meilleur marché aux heures de moins grande affluence.

En 2016, le Conseil fédéral a chargé le DETEC d’étudier avec le concours des cantons et régions intéressés la possibilité de réaliser des essais pilotes en matière de tarification de la mobilité. Les représentants des cantons de Berne, Genève, Neuchâtel, St-Gall, Zoug et du Tessin ont manifesté leur intérêt pour ce projet. La Confédération a contacté les six cantons afin de développer des idées de projets. Tous les cantons ont finalement renoncé à aller de l’avant, à l’exception de Zoug. Selon un communiqué de presse de la Confédération, tous les cantons n’étaient pas prêts à mener des essais pilotes intermodaux: plusieurs cantons s’intéressaient principalement à des péages routiers dans les villes. Une augmentation tarifaire des transports publics aux heures de pointe leur semblait prématurée, voire irréaliste.

Seul le canton de Zoug a manifesté de l'intérêt à approfondir le thème de la tarification de la mobilité intermodale (c’est-à-dire pour la route et le rail). Mais plutôt que d’un essai pilote, il est prévu d’effectuer une analyse d’efficacité à partir de l’exemple de Zoug. Cette analyse financée par la Confédération permettra d’éclaircir d’ici à l’été 2019 des questions concernant la définition des pics d’affluence (selon des critères horaires et géographiques) et le montant des tarifs.

Selon le rapport de la Confédération «relatif à l’évaluation de la possibilité de réaliser des projets pilotes», le canton de Zoug se prête bien à l’expérimentation de la tarification de la mobilité étant donné qu’il dispose de précieuses connaissances préalables en la matière: en effet, il a supervisé l’étude sur la réduction des pics d’affluence réalisée dans le cadre de l’organisation metropolitan konferenz zürich. Dans son plan directeur cantonal, le canton désigne la tarification de la mobilité comme un instrument de politique des transports qui mérite d’être examiné.

En complément à l’analyse d’efficacité, le DETEC approfondira ses recherches sur d’autres questions à la demande du Conseil fédéral et de la Commission des transports du Conseil national, notamment sur la protection des données: selon le concept de tarification de la mobilité, le prix d’un trajet en train ou sur en voiture est fixé en fonction du profil de déplacement des usagers. Dès lors, la protection des données est primordiale. Il faudra également éclaircir certaines questions concernant la technologie: la mise en œuvre de la tarification de la mobilité requiert l’enregistrement des kilomètres parcourus par moyen de transport, lieu et heure. Il faut pour ce faire recourir à des technologies infaillibles et capables d’empêcher les abus.

Pour la Confédération, la tarification de la mobilité constitue un instrument servant à résoudre les problèmes de capacité et non à financer les infrastructures de transport. «Il ne s’agira pas de payer davantage pour la mobilité mais de la financer autrement», souligne-t-elle.

Pour réduire les pics d’affluence, d’autres mesures sont également nécessaires, comme la flexibilisation des modèles de temps de travail, l’adaptation des heures de cours, le télétravail ou le covoiturage.

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